BAIL D’HABITATION : RESPONSABILITE DU BAILLEUR EN RAISON DU MANQUEMENT A L’OBLIGATION DE DELIVRER UN LOGEMENT DECENT

Obligation de délivrance d'un logement conforme

BAIL D’HABITATION : RESPONSABILITE DU BAILLEUR EN RAISON DU MANQUEMENT A L’OBLIGATION DE DELIVRER UN LOGEMENT DECENT

Obligation de délivrance d’un logement conforme

Accueil

Actualités

Exposé des faits :

Par acte sous signature privée en date du 8 juillet 2014, l’OPH Moselle (Moselis) a donné à bail à Mme Nathalie F. un pavillon sis […].

Mme F. a fait état de fissures et d’infiltrations d’eau.

Une expertise judiciaire a donc été ordonnée par le juge des référés du tribunal d’instance de Thionville le 4 juillet 2017.

Le rapport a été déposé le 18 juillet 2018.

Selon acte en date du 28 novembre 2018, elle a assigné Moselis devant le tribunal d’instance de Thionville.

Au dernier état de la procédure elle a sollicité la condamnation du bailleur à lui verser des sommes :

Pour la cour d’appel saisie (Obligation de délivrance d’un logement conforme) :

Le bailleur engage sa responsabilité envers le locataire pour manquement à :

Le logement présente des traces d’humidité, de moisissures et des son installation intérieure présente des fuites.

Le bailleur a immédiatement réagi au premier signalement de désordre. Cependant, il n’en est pas de même pour le second signalement qui faisait état de désordres plus importants :

  • – par leur ampleur,
  • – et le nombre de pièces impactées.

Ainsi, il a ainsi engagé sa responsabilité en ne procédant pas aux travaux nécessaires ; travaux afin d’identifier l’origine de l’humidité et des désordres importants subis par la locataire qui l’a avisé dès fin août 2016 alors qu’il lui était possible de :

  • – faire procéder à un examen approfondi des lieux loués pour déterminer l’origine et la cause des désordres,
  • – sans attendre la désignation d’un expert judiciaire.

Solution retenue :

Par conséquent, le bailleur est donc condamné à réparer le préjudice de jouissance subi par le locataire jusqu’à son relogement par le bailleur.

Selon l’expert judiciaire, le préjudice de jouissance doit être évalué à 10 % du montant du loyer étant rappelé que le logement :

  • – n’était pas inhabitable,
  • – et que les traces d’humidité étaient limitées à certaines pièces sans empêcher la jouissance totale des lieux.

Le bailleur est responsable de son inertie fautive pour la période de 2 ans et 6 mois. Il est donc tenu au paiement de la somme de 1.697 EUR à titre de dommages et intérêts.

En outre, la surconsommation d’eau, induite par les fuites et infiltrations d’eau dans le logement qui n’ont pas été réparées par le bailleur :

  • – a généré des difficultés financières importantes pour le locataire et des procédures de saisie sur salaire,
  • – ce qui justifie donc l’existence d’un préjudice moral, distinct du préjudice de jouissance déjà indemnisé.

Ainsi, il lui sera alloué 1.000 EUR à titre de dommages et intérêts.

Cour d’appel de Metz, 3e chambre, 13 Janvier 2022, RG n° 20/01402