LA TRANSACTION EN MATIERE DE LITIGES SALARIAUX

La transaction en matière de licenciement

LA TRANSACTION EN MATIERE DE LITIGES SALARIAUX

La transaction en matière de licenciement

Qu’est-ce que la transaction?

La transaction est un mode de règlement amiable des conflits :

  • avec la réalisation d’un acte obligatoirement rédigé par écrit et signé par le salarié et l’employeur
  • afin de mettre fin à leurs désaccords présents ou de prévenir des situations conflictuelles, sans recourir au juge. 

Elle intervient impérativement lorsque le contrat est rompu, à défaut elle encourt la nullité ; une transaction ne met pas fin au contrat. Elle aura lieu ainsi après :

  • la démission d’un salarié ;
  • un licenciement ;
  • une mise ou un départ à la retraite ;
  • à l’issue d’un CDD ;
  • après une rupture conventionnelle en respectant deux conditions :
    • la transaction doit intervenir postérieurement à l’homologation par l’autorité administrative par un salarié ordinaire ou autorisation de la DIRECCTE pour un salarié protégé, et doit régler exclusivement un conflit relatif à l’exécution du contrat de travail non traité dans le cadre de la rupture conventionnelle et non liée à la rupture du contrat de travail et donc pas au consentement des parties ayant conduit à la rupture conventionnelle.
    • La transaction implique des concessions réciproques. Elle intervient donc dans le cadre de situations où le salarié renonce à poursuivre son employeur ; en contrepartie d’une indemnité transactionnelle versée par ce dernier. 

Un contrat écrit avec force exécutoire (La transaction en matière de licenciement) :

La transaction est régie par les dispositions tirées des articles 2044 à 2052 du Code civil. Entre autres, l’article 2044 du Code civil impose que la transaction soit un contrat « rédigé par écrit » ; servant de preuve en cas de litige.

Ce document, nommé communément protocole transactionnel, doit respecter les conditions de validité suivantes :

  • Respecter les conditions contractuelles de droit commun (consentement libre et éclairé des parties, capacité de contracter, absence de clauses illicites) ;
  • Régler un conflit existant ou potentiel entre les parties, n’ayant pas vocation à enfreindre une disposition d’ordre public ;
  • Mentionner les obligations et concessions réciproques des parties pour prévenir ou/et mettre fin au conflit ;
  • Être conclu postérieurement à la rupture du contrat de travail.

Il est important de rédiger avec précision le protocole transactionnel. En effet, la transaction passée par les parties règle uniquement les situations comprises dans son champ d’application. 

L’homologation de la transaction (La transaction en matière de licenciement) :

La transaction peut être réalisée par acte sous seing privé ; c’est-à-dire uniquement entre l’employeur et le salarié, chacun avec l’accompagnement et le conseil de son avocat. 

La transaction ainsi rédigée à autorité de la chose jugée et en cas de défaillance d’une partie, l’autre pourra saisir le juge aux fins de sanction pour inexécution.

Il peut être conseillé de faire homologuer le protocole transactionnel par le Conseil des prud’hommes si :

  • une procédure contentieuse est en cours
  • et que la transaction est signée pour éviter la solution du CPH.

Ainsi, la force exécutoire de l’acte permettra :

  • de contraindre la partie défaillante à respecter ses engagements
  • sans avoir à saisir de nouveau le Juge et en faisant simplement appel à un huissier de justice.

En principe, un protocole transactionnel engage les parties sans possibilité de saisir ensuite le juge pour l’annuler.

Cependant, s’il :

  • comporte des clauses illicites,
  • ou s’il existe un déséquilibre significatif à l’avantage d’une des parties,

le juge peut annuler tout ou partie le protocole transactionnel.

Les avantages de la transaction 

La transaction comporte de nombreux avantages, autant pour le salarié que pour l’employeur en ce qu’elle :

  • permet de prévenir ou de mettre fin tout litige en ciblant des situations conflictuelles ;
  • offre aux parties la possibilité de négocier les solutions adaptées au conflit ; comme le montant de l’indemnité transactionnelle en cas de versement de cette dernière ;
  • permet d’économiser du temps et de l’argent, où une procédure judiciaire devant le CPH est souvent longue et très coûteuse ;
  • peut être réalisée avant ou au cours d’une procédure judiciaire, et éviter l’incertitude sur le jugement rendu.